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Anne Démians

Architecte | Urbaniste

2023  Chevalier de la Légion d’honneur

 

2021  Membre élu à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France

2017  Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres

2016  Finaliste pour le Grand Prix national de l’architecture

2016  Détentrice le Label IDI (Immeuble à Destination Indéterminée) 

2015  Membre titulaire de l’Académie d’Architecture

2013  Médaille d’argent  Prix Le Soufaché

2013  Prix des femmes architectes.

BIOGRAPHIE

 

 

Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, Anne Démians crée sa première agence en 1995. Dix ans plus tard, elle fonde l’agence Architectures Anne Démians qui compte aujourd’hui 30 collaborateurs. Elle conçoit et réalise des ouvrages de nature et de destinations différentes, accompagnée par des équipes d’architectes élargies à des ingénieurs et designers.
En 2016, elle livre les Dunes, siège de la Société Générale à Val de Fontenay (fragment de ville composé de trois ouvrages parallèles, « antithèse des modèles des années 70, statiques et fermés »).


En 2019, elle conçoit les Black Swans à Strasbourg, oeuvre constituée de logements et bureaux, pour laquelle elle dépose avec Icade le label d’Immeubles à destination indéterminée. À Paris, Porte d’Auteuil, elle signe avec les architectes Francis Soler, Finn Geipel et Rudy Ricciotti un manifeste pour une construction sans écart entre le logement privé et le logement social. La même année, son agence est sollicitée pour la requalification d’une partie de l’Hôtel-Dieu à Paris en centre de recherche médicale (projet accompagnant une Nef majestueuse et insolite).


Elle finalise actuellement le complexe thermal de Nancy, exceptionnel par son ampleur, sa charge historique, symbolique et par le dialogue assumé entre patrimoine et modernité. Elle réalise également le projet de restructuration et d’extension de l’École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles à Paris, l’ESPCI, l’école illustre de 6 Prix Nobels. En 2022, elle est lauréate du projet de redéfinition de la gare de Vilnius et de son quartier en Lituanie. Elle travaille sur la Matrice, un ouvrage industriel réversible et duplicable destiné aux services de la Poste.


Première femme installée à l’Académie des beaux-arts dans la section Architecture, Anne Démians est membre du conseil d’administration de la Maison de la Culture du Japon à Paris, et de celui de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Elle contribue aux travaux du groupe de travail RBR 2020-2050 (Plan Bâtiment Durable). Elle a enseigné à l’École d’architecture de Rennes, de Paris (ESA) puis de Berlin et donne aujourd’hui des cours à l’Université Paris-Dauphine, dans le cadre d’un master en management de l’immobilier. Elle est l’auteure d’un ouvrage, Embarquement immédiat (2021), qui analyse l’environnement et le questionne à partir de fondements énergétiques, puis de Rêver-Civilité (2023), un livre qui ouvre sur des solutions recherchées pour mieux construire en France, avec en point de mire une transversalité des expertises scientifiques et sensibles.


« Je persiste à dire que l’architecture est un vecteur d’analyse solide de la société dans laquelle nous vivons. Elle est un témoin incontestable de notre histoire et elle demeure enfin cette matière active qui nous propulse, interrogatifs, dans les mutations extrêmement rapides du progrès et des règles de vie. L’architecture joue bien ces rôles social, culturel, esthétique, économique et politique qu’on a coutume de lui accorder, si on considère son importance dans le développement durable de la planète. Elle concourt, plus que n’importe quelle discipline, à mettre en phase nos façons de vivre avec les transformations puissantes de la ville, dues tant aux états de grâce qu’aux états de crise. » Anne Démians

Michèle Leloup parle de Anne Démians :

 

« Le travail d’Anne Démians, est au cœur de cette façon neuve de voir l’architecture. Elle mène des travaux synthétiques et fondamentaux qui s’inscrivent dans leur temps, avec un cadrage à la Dolan et l’énergie à la Banksy que quelques rares observateurs (journalistes, critiques, universitaires ou commanditaires) ont déjà décryptés » 

Anne Démians construit son parcours avec une unique obsession : celle d’élargir le plus possible les champs d’application de ses réalisations et de ses contributions pour qu’elles résultent instantanément des évolutions ultra-rapides de notre société. 

Le texte « Consonance et Dissonance » qu’elle publie dès 2006, parle déjà du mélange des genres et des langages, des vrais mensonges et des fausses vérités en architecture. Elle parle des fabrications consonantes, bâties volontairement sur des valeurs dissonantes et propose que l’on admette « l’hybridation et la circonstance » comme des possibles ossatures de l’œuvre d’un architecte. Mais, c’est sa nature profonde, faite d’art, d’histoire et de technique, qui lui permet d’exercer sportivement ce métier, avec une nouvelle manière de faire, usant de réflexes qui tiennent d’une société coulée puissamment dans le numérique et dans l’instantané. Ce qui ne l’empêche pas de prendre le temps de resituer les fondamentaux, partout là où elle intervient, quelles qu’en soient les contingences.

Elle écrit, prend position, réalise, enseigne et apporte sa contribution à plusieurs groupes de travail sur la ville mutable, l’environnement et l’énergie, en refusant les images trop rapides, vides de sens, d’un environnement caricaturé et trop normé. Ces sujets retiennent particulièrement son attention depuis des années. Le texte « Embarquement immédiat » qu’elle rédige à la demande de Philippe Pelletier, président du Comité Stratégique du Plan Bâtiment Durable, en 2016, pour être présenté au Ministre de l’Ecologie, en dit long sur son engagement.

 

1/ Sa façon de faire et ses réalisations

En parlant aux maitres d’ouvrage privés de la même manière qu’aux commanditaires publics, l’architecte affiche un degré d’exigence qui lui permet de produire des œuvres que nous avons beaucoup de mal à estampiller (publiques ou privées) tant les différences sont faibles. Les arguments qu’elle développent et sa parfaite maitrise des techniques et des coûts de construction sont une des clés de son système de développement. La distance qu’elle met entre les mots et le chantier, comme celle qui consiste, pour elle, à transférer l’exigence des préoccupations publiques dans des réalisations privées, reste extrêmement réduite. On sait qu’elle construit comme elle parle, savamment et directement. On voit que ses œuvres portent déjà sa façon de faire, nouvelle et déliée.

 

Son œuvre, pour Société Générale, achevée en 2017, est une œuvre construite avec son interlocuteur, un paysagiste, un designer et un graphiste, pour ce qui ressort des espaces nouveaux du travail. C’est la société du numérique qui s’est invitée dans le projet, en même temps que la construction, fractionnée et interactive, qu’elle a dessinée comme un prolongement des attentes.

 

Ses interventions sur des restructurations et des extensions d’équipements lourds, comme l’Hôtel-Dieu à Paris (2025), l’ESPCI à Paris (2024), les thermes de Nancy (2022) ou le Lycée hôtelier de Guyancourt, précisent la dimension de son attention aux existants et son entêtement à vouloir les transformer de la manière la plus confortable et la plus contemporaine qui soit.

 

La transformation et la construction des Halles de l’EMGP à Aubervilliers pour Icade (2020-2024) est l’occasion de faire le lien avec l’Histoire et la modernité dans une nouvelle opération immobilière structurante pour le quartier.

 

Les différentes opérations de logements, qu’elle a réalisées ou qu’elle met en chantier actuellement, partent toutes d’une même idée : produire le plus d’espace possible « pour habiter plutôt que se loger ». Auteuil, Black Swans, Asnières, M9d4, Ziegelwasser, et Rungis s’intéressent à de nouvelles manières d’habiter l’espace, pendant que les projets à Sarcelles et Strasbourg élargissent leur champ d’investigation sur la mixité.

 

2/ Ses contributions théoriques sous objectifs opérationnels

Evaluant ses idées et ciselant ses intuitions, avant de les exposer, Anne Démians joue l’opérationnel immédiatement connecté au théorique. Car rien ne la contrarierait plus que de penser qu’elle ne pourrait pas réaliser les choses telles qu’elle les a pensées. Entre la théorie et la pratique, il y a chez elle, un écart si faible que tout semble s’exprimer en même temps et sans aucune différence visible. Qui la connait, connait l’engagement qui la plonge dans les tribulations et les égarements d’une profession en pleine mutation. Les temps ont changé. Elle reprend prise sur l’espace défini et repense sa surface, ses limites, sa définition comme sa destination, en multipliant ses usages potentiels.

 

Les tours Black Swans (2019) à Strasbourg montrent que sa théorie sur l’espace indéterminé est efficace puisqu’elle a convaincu ICADE de construire l’idée qu’elle portait sur le plan urbain, sur la requalification des espaces domestiques comme la base d’une nouvelle esthétique compatible avec la variabilité des cycles économiques. La trame universelle qu’elle met au point et qui lui permet d’assembler différents programmes dans un même immeuble, confirme l’intitulé du label IDI (Immeuble à Destination Indéterminée), déposé officiellement en 2016.

 

On comprend qu’avec la réalisation de Strasbourg, c’est d’environnement toujours qu’on parle, puisque tout le projet, dans ses fondements de reconversion et dans la totalité de ses façades appropriées, se présente comme un défi au gaspillage, sujet que l’on retrouvera dans ses contributions nationales.

3/ Ses participations citoyennes, l’enseignement de l’architecture et ses contributions

Anne Démians enseigne l’architecture, mais préfère actuellement les supports de Paris-Dauphine qui la conduisent à dispenser ses expériences auprès d’élèves dont l’objectif est de devenir constructeur ou promoteur. Après avoir passé de longues années à enseigner le projet  dans des Ecoles d’architecture (Rennes, Paris, Berlin), c’est l’Environnement et l’art de construire bien et beau qu’elle enseigne.

 

Engagée dans une démarche sensible à l’environnement depuis  2006, elle est lauréate, en 2009, de la première session du concours Bas Carbone initié par Yves Bamberger et EDF pour  proposer de nouveaux modèles de constructions économes en émissions de carbone. Ce prix lui apporte une visibilité qui prolongera son action jusqu’en 2016, où les membres de la commission Pelletier lui commanderont un texte qu’ils intituleront « Embarquement immédiat, vers un modèle français intelligent ».

 

Elle joue en même temps sur ces trois registres pour augmenter son sentiment d’être utile à une génération qui demande autre chose qu’une seule chose. Elle se glisse entre les sujets pour mieux révéler l’espace libre et expressif de l’architecture. Car, comme le disait Louis Jouvet : « L’acteur ne doit pas jouer la phrase, il doit jouer entre les phrases »

 

Michèle Leloup, Paris, Décembre 2020

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