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Comment donner une identité architecturale au bas carbone ?

22 | 02 | 2016

Fruit d’une recherche effectuée pour le compte d’EDF, les 100 logements de la résidence Polyèdres s’affirment comme le premier projet lauréat du concours BAS CARBONE (2008) : il symbolise l’identité architecturale donnée à une alternative environnementale.

C’est une recherche effectuée pour le compte d’EDF qui est à l’origine du Polyèdres, bâtiment de logements construit dans le 13e arrondissement de Paris. En réalité, il s’agit du premier projet lauréat du concours EDF Bas Carbone (2008), une compétition qui vise à trouver des alternatives à des solutions environnementales (plus souvent des artifices que des réalités). Autrement dit, le défi était de trouver une parfaite synthèse entre une proposition environnementale (bâtiment peu émissif en dioxyde de carbone) et une expression architecturale bas carbone. Pour exprimer celle ci, je suis partie des deux configurations du carbone, la forme positive et la forme négative.
La configuration négative est celle du dioxyde de carbone, qui contribue, par son accumulation, à l’effet de serre. La configuration positive est celle du diamant. En optant pour cette dernière forme, j’ai créé de grandes loggias largement percées au sud et faiblement au Nord partant du principe que ce programme était initialement prévu dans le sud de la France. C’est un détail important, dans cette région la différence thermique entre la façade sud et la façade nord suffit à provoquer un courant d’air en été et à accumuler la chaleur en hiver.

Bien que portée par EDF, ce projet n’a pas vu le jour dans les environs de Montpellier, en revanche, il a été transposé en Ile de France contre toute attente. En effet, Jean-François Gueulette, directeur général de la SEMAPA m’a demandé de participer à un concours situé dans la ZAC Rungis à Paris parce qu’il avait eu vent de mon projet Bas Carbone et qu’il l’appréciait. L’occasion m’a donc été donnée de mettre en application ces recherches menées pour Basic Carbone.

RUNGIS – PARIS XIIIE
Ces 100 logements ont été livrés en mars 2014 dans le cadre d’une opération pilotée par le promoteur Vinci Immobilier, l’aménageur SEMAPA et l’architecte en chef Bruno Fortier. Quant à moi, j’ai décliné ma proposition en trois cubes tronqués dans les angles afin de permettre l’entrée du soleil de la façon la plus performante possible. En outre, ce dispositif me permet aussi d’avoir un rapport fusionnel avec le parc adjacent à la parcelle. Dans la capitale, cette transposition Bas Carbone se concrétise par des bâtiments adaptés au climat parisien donc forcément plus épais. Chaque appartement bénéficie de 2 loggias orientées différemment afin de créer des courants d’air.

Pour éviter les déperditions thermiques, les fenêtres sont regroupées dans de grands ensembles qui s’articulent autour de la loggia évitant ainsi la pixellisation des ouvertures dans le logement.

Le traitement de la façade tient aussi une place intéressante. Dans le projet initial j’émettais l’idée d’intégrer du dioxyde de manganèse dans le parement en béton, un brevet découvert par un savant japonais. Cet ajout a la particularité de provoquer une photosynthèse 300 fois plus efficace que celle des végétaux. Mais pour l’heure, ce procédé mérite encore quelque ajustement pour qu’il soit applicable, par conséquent je n’ai pas pu mener cette idée jusqu’au bout. Pour autant, les panneaux de façades du Polyèdres sont en béton préfabriqué avec dans leur composition de l’ARCA millenium, un matériau qui contribue à garder propre le béton très longtemps. En effet, par photo catalyse c’est –à-dire par l’action conjuguée du soleil et de la pluie, les matières organiques se détruisent au fur et à mesure.

Anne Demians

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