​

La composition générale du campus répond à la fois aux contraintes programmatiques et fonctionnelles fixées par le maitre d’ouvrage, mais aussi à l’insertion la plus harmonieuse possible du projet dans un tissu urbain relativement constitué, caractérisé par des implantations en lanière perpendiculaires à la rue de Montreuil. Tout l’enjeu de notre proposition consiste à croiser ces différents paramètres afin de concevoir un campus exemplaire renvoyant une image forte et renouvelée de cette grande administration qu’est le Rectorat de Versailles. Un campus qui développe de nouvelles synergies entre l’ensemble de ses bâtiments, neufs et rénovés, et ses jardins. Un campus ouvert sur l’extérieur tout en proposant un fonctionnement sûr et sécurisé. Un campus catalyseur de l’innovation et de la prospective tout en respectant l’équilibre urbain et l’histoire du lieu.


Le premier acte est le positionnement de l’entrée principale du campus sur le Boulevard de Lesseps au droit du bâtiment historique construit en 1879 par Albert Petit pour accueillir l’Ecole Normale Primaire des Instituteurs. C’est aussi le bâtiment le plus proche de l’église Saint Symphorien et du quartier de Montreuil. Installer l’entrée principale du campus au droit de ce bâtiment permet de retrouver la fonction initiale de la cour d’honneur. Il s’agit de transformer cette cour en un passage symbolique des bâtiments historiques vers le coeur du campus contemporain. Elle devient la cour d’entrée du Campus Lesseps.
L’installation du tiers lieu contribue à l’aménagement du coeur d’îlot dans la succession du bâtiment A et adossé au bâtiment B conservé. En lien direct avec l’accueil général du site, nous avons dessiné un édifice longiligne, constitué d’un seul niveau et qui regroupera une partie des espaces du tiers-lieux accessibles au public en lien direct avec l’accueil général.
Ce bâtiment, se déploie tout en longueur. Il s’interrompt et encadre les deux cèdres majestueux, indissociables l’un à l’autre et évocateurs d’une poésie transcendantale du site et de sa vocation dédiée à la transmission du savoir. Ces deux cèdres sont porteurs d’une symbolique forte du Rectorat, lien indéfectible entre le passé, le présent et le futur.
Ce bâtiment, dédié au Tiers-Lieux modernise le rapport des bâtiments historiques dans leur rapport avec les jardins. A l’origine, les bâtiments historiques installaient les espaces nobles en surplomb. Ce bâtiment de plain-pied avec les espaces extérieurs, et parfois légèrement enterré, eu égard à la topographie du site en pente, est largement vitré sur toute sa longueur, tel une orangerie. Il crée une immédiateté entre les espaces intérieurs, fluides et flexibles, et la beauté des jardins restructurés. Cette disposition permettra, dès passé la séquence du hall d’entrée, de se trouver face à la vue spectaculaire des 2 cèdres centenaires.
Il constitue le coeur du projet, la vitrine du rectorat sur le monde extérieur, un catalyseur de l’innovation, l’emblème de la modernisation des services et du Rectorat de Versailles.
La toiture plantée de cette orangerie, de plain-pied avec le bâtiment B destiné au sport et à la détente, sera dédiée à la détente et permettra également de travailler en extérieur. Cette terrasse en surplomb procurera des espaces accessibles à l’ensemble des utilisateurs du site bénéficiant des vues privilégiées avec des perspectives proches et lointaines, des espaces au calme et tempérés par une ambiance végétale apaisante.

Le deuxième acte a consisté à proposer une suite de constructions, fragmentées et compactes, fonctionnelles et performantes sur la partie ouest de la parcelle. Ce sont des constructions attentives à créer des consonances avec le tissu environnant, par leur volumétrie variée et par leur matérialité claire, tout en proposant une nouvelle écriture plus contemporaine.
Ces constructions accueilleront une grande partie des services du rectorat, dont le restaurant et la cafétéria. L’écriture du rez-de-chaussée propose un rythme différencié de celui des deux étages en limite de la rue Honoré de Balzac (et de trois étages en retrait de la rue). La cafétéria est visible depuis la rue pour ouvrir le Rectorat au quartier et offrir un accès convivial supplémentaire pour les agents du rectorat. Cette cafétéria bénéficiera d’une terrasse généreuse sur le parvis qui creuse en profondeur l’alignement des constructions sur la rue Honoré de Balzac.
En continuité de ces constructions, à l’angle de la rue de la Bonne Aventure et de la rue Honoré de Balzac, sont regroupés tout à la fois l’accès des livraisons nécessaire pour le nouveau Campus du Rectorat de Versailles, l’accès au parking des usagers du site et l’accès du parking public. Ces accès sont intégrés et protégés visuellement et acoustiquement par un mur de clôture surmonté horizontalement par une toiture terrasse. Ce dispositif permet, tout à la fois, d’éviter toute nuisance aux habitants du quartier et de préserver les arbres de hautes tiges qui bordent la rue de la Bonne Aventure à l’angle de la rue Honoré de Balzac.

Le troisième acte du nouveau Campus Ferdinand de Lesseps concerne la composition ouverte et aérée proposée pour la Cour Administrative d’Appel de Versailles. Afin de libérer un parvis généreusement proportionné, nous choisissons de positionner la CAAV parallèlement et face au bâtiment E, perpendiculairement à la rue de la Bonne Aventure.
La colonnade de pierre disposée dans la longueur de la façade principale permet de rendre visible le bâtiment depuis le boulevard Lesseps et d’assoir son institutionnalité. Elle propose une écriture rationnelle et moderne sans gesticulation incarnant la solennité de la fonction juridique. L’accès de la CAAV se fait par un parvis fédérateur, véritable place publique au point de contact des axes nord-sud et est-ouest du campus. Ce parvis, depuis la rue de la Bonne Aventure, bénéficie d’une vue en profondeur, avec comme point d’orgue les 2 cèdres centenaires, figures tutélaires du site. Dans l’axe est-ouest, le parvis se prolonge par la salle des pas perdus.
Le CAAV s’inscrit ainsi dans la composition globale du campus en affirmant son indépendance par son accès depuis la rue et son institutionnalité par son auvent protecteur posé sur 5 colonnes en pierre tout en restant dans une logique d’appartenance au reste du projet.