« Rénovation énergétique et Retours d’expériences », Conférence, 3ème édition EnerJ-meeting Paris 2019, Paris
07 | 02 | 2019
ENER j 2019 / LES RETOURS D’EXPERIENCES
Parler d’efficacité énergétique et de réduction d’empreinte carbone, quand on prétend construire, c’est toujours un sujet délicat, surtout si on appuie l’efficacité des constructions qu’on projette à partir de vrais retours d’expériences.
Peu nombreux à attester, sans certification de complaisance, que les objectifs seraient réellement atteints, après qu’on nous les aurait vendus comme un vrai projet de société, les retours d’expériences sont des valeurs palpables sur lesquelles on peut fonder des suites logiques de constructions bien faites.
Il s’agit de contribuer, pour nous, architectes, au fait de mieux construire, tout en précisant qu’à défaut de bien construire, nous pourrions commencer par moins construire, voire ne pas construire du tout, dans certaines situations, en espérant couper court à cette hystérie constructive conduisant à diffuser dans l’atmosphère trop de carbone
Alors, et afin ne pas dérégler les équilibres économiques ou politiques mis en place par le monde du bâtiment, nous contribuerons à ce qu’on prenne conscience des corrections à y apporter.
Ma participation, depuis 2010, au groupe RBR 2020, s’inscrit dans une lutte contre les productions immobilières trop consommatrices d‘énergie, mais pas seulement. Le carbone, vu désormais à travers le spectre du label E+C, doit réduire son empreinte, en changeant les méthodes de production des ouvrages et en intervenant sur le déplacement des matériaux et des matériels à travers le monde.
Lauréate du premier prix BAS CARBONE (EDF) remis en 2008, je m’étais déjà interessée aux surconsommations non contrôlées. Le travail du groupe RBR 2020, est devenu un socle pour convaincre les constructeurs et les pouvoirs publics à participer à cette transformation radicale, nécessaire pour évoluer vers moins d’émissions de gaz à effets de serre et plus d’énergies renouvelables.
C’est alors que le retour d’expériences, joue son rôle. La recherche opérationnelle, c’est nous, qui la portons avec nos réalisations. Et si certains avancent que ce sont les études paramétriques qui permettent d’optimiser la forme énergétique de nos ouvrages, je préfère cette intuition, cette expérience du terrain, la technique et une synthèse sensible de différentes contraintes pour y arriver. Toutes ces valeurs qui ouvrent un vrai terrain à l’environnement.
Les Dunes, à Val de Fontenay, forment un ensemble immobilier, construit pour la Société Générale, entre 2013 et 2017, précisément sur ces valeurs. On y croise des dispositifs efficaces : inertie performante attachée à une épaisseur inhabituelle des ouvrages, éclairage des espaces rendu efficace par le dispositif passif des bâtiments s’appuyant sur des orientations qui auront provoqué le dessin d’un plan de masse en lignes ouvertes et parallèles plutôt qu’en cour fermée. Enfin, l’utilisation un bois de synthèse sur les façades. Un produit ayant déjà eu une première vie et réaffichant sa réutilisation.